Le texte suivant est assez exceptionnel, dans la mesure où un contemporain décrit, en 1864, la transformation en cours dans une industrie, en l'occurrence la fabrication des chaussures, à Lynn, dans le Massachusetts (Etats-Unis). Cette fabrication a été bouleversée par la machine à coudre, qui a tué l'artisanat et engendré la grande industrie. Une fois le processus en route, il s'est étendu à d'autres opérations comme le découpage de semelles, au point qu'une main-d'oeuvre spécialisée s'est trouvée en peu de temps inoccupée et réduite à la misère. On comprend mieux ainsi, sur un exemple concret, l'économie réalisée dans le domaine des salaires et, d'autre part, l'augmentation de la production. |
Le texte qui suit, extrait d'un rapport parlementaire britannique de 1833, raconte l'histoire d'un enfant mis en apprentissage sous contrat par sa paroisse, dans une filature de coton dès son plus jeune âge, selon une pratique courante alors en Grande-Bretagne. li nous éclaire aussi sur un autre mal de la révolution industrielle, la fréquence des accidents du travail. Beaucoup d'ouvriers étaient alors inexpérimentés, aucune protection n'était offerte, et il n'existait aucun système d'assurance. Surtout, l'utilisation de la machine à vapeur avait rendu indispensable les volants, roues et courroies de transmission qui présentaient un réel danger pour les travailleurs. De là, des accidents aussi pénibles que ceux décrits ci-après. |
Ce texte est intéressant car il montre les progrès timidement réalisés pour résoudre un problème en apparence très simple : transporter les mineurs de la surface jusqu'à leur lieu de travail, dans les galeries. Depuis le XVIIIème siècle, l'ex-traction de la houille a gagné des couches de plus en plus profondes, rendant ainsi plus urgente la solution du problème. Ce texte est extrait d'un ouvrage intitulé Bilan d'un Siècle, paru à l'occasion de l'Exposition Universelle de Paris, en 1900. C'est une véritable somme des progrès réalisés au cours du siècle dans les divers domaines (1). |
Les deux textes qui suivent, se rapportent l'un à la Grande-Bretagne, l'autre aux Etats-Unis, vers 1830 et donnent une image opposée des conditions de travail, dans laquelle il est nécessaire parfois d'introduire des nuances. Le rapport de M. J. Stuart décrit une usine modèle d'Ecosse, dans laquelle les conditions de travail paraissent excellentes, aussi bien que le logement des ouvriers. Au contraire, la filature de coton de Pennsylvanie est décrite comme un véritable enfer. Il est certain que les conditions variaient considérablement d'un établissement à l'autre, mais rares étaient les usines dans lesquelles les propriétaires avaient à coeur de rendre la vie de leurs travailleurs plus décente. |
La question des salaires dans l'industrie est celle qui donna lieu aux critiques les plus dures des économistes et des réformateurs sociaux contre le nouveau système industriel. Pour pouvoir vivre, une famille avait besoin des salaires de tous ses membres, y compris les enfants que les parents préféraient mettre à l'usine plutôt qu'à l'école. Encore la plus grande partie des salaires passait-elle dans la nourriture, quelque médiocre qu'elle fût. Venaient ensuite le loyer, l'habillement, et il restait bien peu pour les autres dépenses. Il fallait aussi compter sur les périodes de chômage ou les interruptions dues à la maladie, et on mesure ainsi toute l'incertitude de la vie pour les premières générations d'ouvriers. La situation s'améliora un peu avec la création de Caisses de Secours mutuels, qui ne furent cependant jamais générales. Ce texte est extrait du journal d'Emile Martin, maître de forges dans le Nivernais, et fut écrit en 1849. |